Les limites de la Science
Par Arsène Kanyamibwa
Par Karine Da Silva et Aurélien Gomez - Le 26 août 2016
Le 25 août 2016, un article publié dans le journal Nature a annoncé la découverte d’une exoplanète (une planète située hors de notre système solaire) – nommée Proxima b – dotée de caractéristiques la rendant potentiellement habitable. Du moins, ses attributs feraient d’elle un bon candidat à la présence d’eau et donc de vie à sa surface. Cette planète a également comme particularité de ne pas être trop éloignée de la Terre car elle se situe à proximité de la seconde étoile la plus proche : Proxima du Centaure, qui se trouve tout de même à 4 années lumière de la Terre !
La genèse de cette découverte remonte à l’an 2000 quand un spectrographe de l’ESO (European Southern Observatory) a détecté des variations de la luminosité de Proxima du Centaure à intervalles réguliers de 11,2 jours. De tels écarts de mesure peuvent indiquer soit la présence d’une planète en orbite autour de l’étoile, soit des explosions solaires.
Puis en 2013, les observations issues des études UVES et HARPS ont révélé les premiers signes d’une possible planète. Depuis, les chercheurs n’ont cessé d’effectuer des observations pour révéler l’existence de celle-ci. La dernière campagne de recherche qui a donc amené à la découverte de la planète s’est déroulée ces deux dernières années et a été intitulée Pale Red Dot (en référence à la lueur rougeâtre de l’étoile qui entoure la planète).
Cette campagne a été possible grâce à la collaboration de nombreux astronomes d’Allemagne, de Belgique, d’Espagne, des Etats-Unis, de France et du Royaume-Uni. En combinant les données issues des recherches effectuées depuis ces seize dernières années et celles issues des mesures faites pour la campagne Pale Red Dot, ces scientifiques ont pu clairement mettre en évidence que le signal observé n’était pas une anomalie mais bien une planète orbitant autour de l’étoile.
Pour cela, les astronomes ont mesuré les variations de mouvement de Proxima du Centaure au cours des premiers mois de l’année 2016 grâce à la méthode des vitesses radiales. Cette méthode consiste à observer le spectre de lumière émise par l’étoile et à identifier des variations caractéristiques de la vitesse de l’étoile dans la direction de l’observation. Ils ont ainsi observé que l’étoile Proxima du Centaure s’approche et s’éloigne de la Terre à la même vitesse tous les 11,2 jours. Ces variations régulières dans la vitesse radiale de Proxima du Centaure sont une preuve de la présence d’un corps amenant ces perturbations. À partir de la masse de l’étoile – elle-même déterminée via l’étude de son volume et de sa luminosité – , il est possible, après une minutieuse analyse, d’estimer la masse de la planète l’avoisinant, ainsi que la distance qui les sépare. Celles-ci sont de respectivement 1,3 fois la masse terrestre, et 7 millions de kilomètres.
Ces deux estimations sont les premiers indices de l’habitabilité de cette planète. En effet, la masse de Proxima b est comparable à celle de la Terre ce qui permet de supposer que cette planète est rocheuse. Elle se trouve à une distance de 7 millions de kilomètres de son étoile, ce qui en comparaison ne représente que 5% de la distance Terre-Soleil. Mais cette proximité la place tout de même dans la zone habitable de son soleil. En effet, Proxima du Centaure est une naine rouge, ce qui implique une luminosité et une température de surface relativement faibles (par rapport au Soleil, par exemple). Ainsi, cette proximité pourrait impliquer une température compatible avec la présence d’eau à sa surface sur cette exoplanète.
Mais la question de son habitabilité ne s’arrête pas là et d’autres études soumises à publication ont déjà permis de déterminer par exemple, si cette planète possède une atmosphère, si de l’eau liquide est présente à sa surface ou encore quel est son climat.
Cette découverte qui n’avait d’égal que les rêves des plus grands auteurs de science-fiction jusqu’à présent, devrait passionner encore les scientifiques de nombreuses années. Proxima b semble en effet, être une candidate excellent pour les recherches de vie hors du système Solaire et sa découverte amènera d’autres travaux d’observations, mais aussi permettra l’amélioration des télescopes actuels. Qui sait, peut-être ces rêves deviendront une réalité et Proxima b deviendra-t-elle Aurora, la première planète colonisée par les Terriens dans l’imaginaire d’Isaac Asimov…
Communiqué de presse de l’ESO : http://www.eso.org/public/news/eso1629/
Article original dans Nature : http://www.nature.com/nature/journal/v536/n7617/full/nature19106.html
Plus d’informations sur l’habitabilité de Proxima b: http://www.ice.cat/personal/iribas/Proxima_b/
Site internet de la campagne Pale Red Dot : https://palereddot.org/
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