Cubli, un robot cubique capable de « marcher »
Par Bourboulou Romain
Par Joachim Bellet - Le 21 mai 2013
Barney Stinson serait-il en avance sur la science? Dans un épisode de la série TV américaine « How I met your mother » ses amis lui montrent un groupe de filles attrayantes à une table et Barney leur fait remarquer que chaque fille observée une a une est en fait moche mais que en groupe elles ont l’air jolies : c’est le « Cheerleader Effect ». Cette illusion suppose que la perception d’un visage peut être influencée par les autres visages environnants. Cette idée peut sembler saugrenue à certains et en séduire d’autres (j’ai personnellement mis la vidéo en pause pour rechercher sur google si cet effet existait vraiment).
Je suis tombé sur cette vidéo. Ici des visages de stars sont présentés côte à côte successivement. Il suffit de quelques secondes pour commencer à percevoir que leurs beaux visages deviennent étranges.
Cette illusion a été décrite dans un article paru dans la revue Perception en 2011. Les auteurs expliquent que l’effet a été observé par hasard en faisant défiler des photos de visages obtenus dans une base de données scandinave (lien 1). Ils voulaient au départ vérifier que leur logiciel avait bien aligné les yeux des différents visages pour effectuer des tests psychophysiques. En voyant défiler les images sur l’écran ils ont l’impression que les visages sont grotesques voire monstrueux.
Cette équipe australienne s’est d’abord amusée à penser que les scandinaves ont par nature des têtes bizarres. Mais l’effet est réapparu lorsqu’ils ont testés des visages d’autres bases de données. Alors soit on a tous une tête étrange soit la perception d’un visage influence celle d’un autre qui est présenté juste après. D’autant qu’en laissant un blanc entre chaque visage l’illusion disparaît presque totalement (lien 2).
L’illusion est aussi atténuée lorsque les visages sont présentés à l’envers (lien 3).
Le mécanisme qui induit ce phénomène n’est pas expliqué. Mais il semble qu’il soit dû à l’adaptation du cerveau aux caractéristiques d’un visage. Comme si une mémoire à très court terme d’un visage interférait avec la perception du prochain. Par exemple de petits yeux précédés par de grands yeux seront perçus ridiculement petits. La fréquence optimale pour observer le phénomène est de 4 à 5 images par secondes. Pourquoi alors présenter deux visages de stars en même temps si l’effet fonctionne pour deux visages qui se succèdent au même endroit ? Il semblerait que le fait de fixer son regard sur un point extérieur au visage augmente l’effet. Peut être le phénomène augmente avec la diminution de l’acuité visuelle. Contrairement à mes espoirs ce n’est pas le fait de présenter deux visages en même temps à deux endroits différents qui induit l’effet mais le fait de les présenter successivement au même endroit. On est finalement loin de démontrer scientifiquement le « Cheerleader Effect » de Barney.
Il est aussi intéressant que les visages retournés n’induisent pas le phénomène. Les mécanismes neuronaux impliqués ne sont il effectifs que pour des visages présentés à l’endroit? On a l’impression de pouvoir « lire» un visage qu’il soit présenté à l’endroit ou à l’envers. Mais ce n’est pas le cas, comme le montre ci-dessous l’effet Thatcher:
Voici le portrait d’une célèbre actrice appréciée de la gente masculine que l’on pense reconnaître et que l’on embrasserait volontiers.
Cependant lorsque l’on retourne l’image…
Un bisou ?
Jason M Tangen, Sean C Murphy, Matthew B Thompson, Flashed face distortion effect: Grotesque faces from relative spaces, Perception, 2011
Sur l’effet Thatcher :
Thompson P, “Margaret Thatcher: A new illusion” Perception , 1980
Crédit photo : Anthony Luke
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