Lorsque les sciences se mêlent pour découvrir les secrets des œuvres d’art
Par Nadège Joly
Par Bourboulou Romain - Le 18 février 2014
Cet article aurait sans doute profité d’une inversion de son titre, mais la référence en aurait été moins évidente. C’est en effet une grande avancée sur la connaissance des origines de l’homme que nous avons pu observer sur les côtes britanniques, grâce à une petite empreinte (18-21 cm) datant de non moins de 800 000 ans.
En mai 2013, des équipes de chercheurs du British Museum, de l’University College et de la Queen Mary University de Londres ont découvert une série de trous allongés apparaissant comme une série de pas laissés par la marche d’un petit groupe de juvéniles et d’adultes homininés. Avant son érosion par l’eau circulante de l’estuaire, la surface d’intérêt fut enregistrée grâce à une méthode de photogrammétrie, une technique consistant à prendre les mesures d’une scène en comparant des images prises selon des points de vue différents. Beau paradoxe non? Nous nous hâtons pour conserver ces vestiges d’un passé lointain alors qu’ils nous ont attendu, calmement enterrés dans des sédiments pendant des centaines de milliers d’années.
Le site archéologique de Happisburgh, à l’est du Royaume-Uni, était depuis longtemps étudié pour la qualité de préservation d’échantillons de faune et de flore datant du Pléistocène, mais depuis 2005, des artefacts y furent aussi découverts. Cela amena à supposer une présence humanoïde dans le nord de l’Europe, en réalité bien plus ancienne que le laissait deviner les preuves de l’époque. Ces traces de pas sont les plus anciennes jamais découvertes hors d’Afrique.
Cette découverte extrêmement rare, nous indique donc une présence d’individus d’une constitution proche de l’homme actuel en Grande-Bretagne alors qu’elle était encore accolée au continent Européen. Les sédiments avoisinant nous informent qu’alors, la région présentait un environnement riche aussi bien en terme de faune que de flore. Ce qui attira certainement la convoitise de nos proches parents dans cet estuaire.
Ashton N, Lewis SG, De Groote I, Duffy SM, Bates M (2014) Hominin Footprints from Early Pleistocene Deposits at Happisburgh, UK. PLoS ONE 9(2). doi:10.1371/journal.pone.0088329
Photographs of Area A at Happisburgh.
a. Footprint surface looking north-east. b. Detail of footprint surface. Photos: Martin Bates.
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